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Akiloë ou le souffle de la forêt, Philippe Curval

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La Volte

Genre : récit de vie légèrement science-fictif, drame

Infos : 2015 – 471 p – 18€50 – ISBN : 978-2370490087

 

 

RESUME :

Pour Akiloë, le jeune indien Wayana qui se baigne dans le fleuve, au cœur d’une réserve dans la forêt amazonienne, l’univers des blancs ne s’exprime qu’à travers la voix du transistor de radio Paramaribo ou dans les reflets d’aluminium des ustensiles de cuisine qui s’empilent comme des totems divins sous les “carbets”, ces fragiles habitations des Indiens de Guyane. Son avenir semble dicté par l’esprit des arbres et du fleuve, par le “souffle de la forêt”. Passer de l’âge de pierre à celui d’Ariane en assimilant la culture républicaine devient alors un parcours initiatique d’une singulière complexité dont le jeune Indien triomphe peu à peu. Le parcours original d’un enfant qui sera formé par une jeune institutrice à l’âme de missionnaire, adopté par un réfugié polonais restaurateur et physicien, avant de s’élever vers le ciel: Akiloë sera sauteur à la perche avant de passer toutes les épreuves pour devenir astronaute. Jusqu’au jour où il s’envolera enfin pour l’espace, porté par le souffle de la forêt.

Quels effets “l’éducation occidentale” peuvent produire sur un enfant surdoué, fort imaginatif, dont la culture originelle n’a pas été définitivement fixée par l’expérience ? Tel est le thème de ce roman nourri d’émotion où les éléments du savoir sont soumis au filtre d’une sensualité native, celle d’un habitant de la forêt. Philippe Curval a su trouver la fraîcheur inventive de l’imagination indienne pour écrire une fable cruelle et magique, celle des tribus amazoniennes face à l’invasion de la civilisation blanche, dans le décor déconcertant d’une Guyane confrontée à l’oubli d’un passé peu glorieux, à ses contradictions économiques, sociales, raciales, juste au moment où l’avenir spatial s’affirme sur son territoire.

 

 

MON AVIS :

Redonner une chance à un roman en l'étoffant, en le complétant ou en le rallongeant, voici une idée qui, bizarrement, me plaît assez. Akiloë avait connu une première publication en 1988 chez Flammarion. Première publication moitié plus courte que cette version revue que nous offre la Volte. Est-ce que le fait d'être plus épais réussi à ce Souffle de la forêt ? Je ne pourrais le dire, d'autant plus que, presque ironiquement, c'est la frustration de se voir terminer le livre là où j'aurais aimé qu'il débute réellement qui m'a frustrée…

 

Akiloë a grandi dans la nature, entre un père chasseur et une mère lui apprenant à cuisiner. Il était destiné à grandir parmi les siens, à apprendre les rites et croyances de la forêt et à toujours se sentir proche de la nature. Mais la maladie ravage sa tribu et le voilà obligé de se confronter à la civilisation occidentale. Petit à petit, cet enfant atypique s'instruira auprès de ses parents d'adoption avant de décider de partir pour faire son éducation lui-même. Éducation qui le mènera bien plus loin que le petit garçon courant après les animaux pour les tuer aurait pu l'imaginer…

 

S'il est souvent plus facile d'expliquer pourquoi on n'a pas apprécié un livre que de dire ce qui nous a plu en lui, il arrive qu'on ne puisse pas mettre la main sur le doigt sur la cause de notre désamour pour une histoire. Dans ces cas, quand on est blogueur, on peut choisir de tout simplement ne pas en parler et de laisser passer la rencontre ratée pour se plonger dans un autre roman. Cependant, j'aimerais comprendre pourquoi, alors que je l'ai lu de bout en bout, je n'ai pas réussi à adhérer à ce récit que je n'ai pourtant pas lâché…

 

Je n'ai jamais été fascinée par les histoires d'Indiens et de leurs tribus. Le sujet était à la mode quand j'étais enfant, j'ai vu/lu ma part de récits comprenant un enfant blanc adopté par une tribu ou un jeune indigène découvrant la civilisation occidentale (de La forêt d'Emeraude à Un Indien dans la ville). Akiloë m'a replongée dans ces récits mais sans qu'une forme de nostalgie en ressorte.

 

Le début de ce roman était prometteur. L'écriture tranquille, comme la vie d'Akiloë. Puis tout a changé et le récit a commencé à aller là où il devait aller. Cependant, malgré ses 470 pages, j'ai eu l'impression de ne lire qu'un synopsis étiré en longueur et n'apportant pas vraiment plus que ce qu'on pourrait en dire en quelques lignes. Tout menait vers l'aventure de la dernière partie. Aventure qui a enfin réveillé mon attention. Malheureusement, tout s'est arrêté quand j'étais finalement intéressée par ce qu'on me racontait. Cette sensation horrible de frustration m'a rendue un peu trop amère envers un livre qui m'avait juste laissée indifférente jusque là.

 

Que puis-je réellement reprocher au roman de Philippe Curval à part cela ? Je ne saurais trop le dire. Juste que je n'ai pas réussi à dégoter dans cette histoire un élément me me parlant, écriture comprise (tout est trop lisse, trop net, je n'ai pas trouvé d'aspérités auxquelles m'accrocher). J'ai eu l'impression de lire quelque chose qui n'arrivait jamais vraiment à démarrer, de découvrir une vie dont l'intérêt ne me frappait pas, malgré son caractère différent, exceptionnel. Le tout se lit vite, je suis donc allée jusqu'au bout. Mais je ne pourrais recommander ce livre qu'à ceux qui sont passionnés par les récits d'indigènes confrontés au monde occidental (ou, de manière plus générale, de questions de nature et de transmission) ou aux amateurs de l'auteur, les autres risquent de ne rien trouver à se mettre sous la dent dans Akiloë ou le souffle de la forêt

 


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